3/ Les maxis miasmes
Le paysage olfactif et visuel de Monsieur 40ans dans sa chambre est chargé : odeurs pestilentielles entêtantes, sonde nasogastrique, sur-salivation avec une montagne de mouchoirs usagés et des germes bactériens qui s’invitent.
- Je n’ai jamais dessiné mais je veux venir à l’atelier.
Et moi j’aimerais m’enfuir !
Les premières séances, je me sens envahie par les odeurs, les mouchoirs dégoulinants avec la salive qui se mélange, au milieu de ses explorations colorées, à la peinture acrylique liquide.
Il est alors urgent pour moi, et pour lui, de créer un cadre contenant car tout déborde. J’ai l’idée « d’assécher » cet environnement, j’en parle aux soignants qui essaient aussi de réduire sa salivation excessive avec des patchs.
- Je vous propose d’explorer cette fois la couleur avec des techniques sèches, les pastels secs ou gras, le fusain et je mets sur la table un haricot « poubelle » pour déposer vos mouchoirs usagés.
Sans commentaires Monsieur 40ans se saisit de ces nouveaux éléments. Les premières séances, les traits s’effacent, les traces de doigt s’invitent dans le paysage coloré. Il y en a partout, mais c’est sec ! Au cours des 11 séances, toujours dans le silence et la concentration, les traits deviennent plus visibles et s’affirment.
La veille de sa mort, Monsieur 40ans est venu dans son lit à l’atelier. Il a tracé quelques traits fragiles aux pastels comme pour se reconnecter à l’intimité rassurante de cette matière, de l’espace, de la lumière, de la couleur.
Merci de m'avoir accordé votre attention pendant ce récit. Je reste convaincue que l'ouverture à la création peut apporter des bénéfices significatifs tant sur le plan professionnel que personnel.
N'hésitez pas à me contacter si vous souhaitez en discuter davantage.
Ensemble, continuons à favoriser un environnement où le mieux-être et le développement individuel sont au cœur de nos préoccupations.
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